Actus
Jour de blues.
Le plus long déplacement de la saison nous attendait ce weekend, un voyage sur la presqu’ile maritime, dans le site très huppé et très touristique de Piriac sur Mer. Un cadre enchanteur pour un match qui le sera moins. Du moins pour nous. Il y a des jours ou il vaudrait mieux regarder au chaud Drucker ou une série style Desperate HouseWife. Car notre situation est bien Despérate . Ce dont je doute fort que tous en soient conscients, bien que je le répète depuis le mois d’aout.
C’est aussi ce que devait se dire le gentil Lamine, le Guinéen-Conakry exilé qui trouve un havre de paix au sein de notre club. Lamine et son éternel sourire triste d’un gamin qui a déjà trop vécu pour son jeune âge. La vie n’est pas toujours tendre avec certains. Et encore pour lui une longue route jusqu’à Piriac, pour finalement ne jouer que 10 mn. Désespérant vous dis-je.
Signe évident d’un certain laisser-aller, pas grand monde à l’heure au rendez-vous, le ravitaillement en coca et hamburger devant prendre un certain temps. Et la digestion sera à l’image du match de certains : bien difficile.
En face, il nous attendait. De pied ferme. Car pour eux aussi une situation compliquée en queue de classement avec aussi, leur image, l’image de leur club également en jeu. Et eux ils ne veulent pas reculer car derrière ils sont acculés à la mer. Pas une grosse équipe, mais beaucoup de foi, une certaine conviction et une forte volonté collective, portée par leur remarquable capitaine hipster n°6, amplifiée par la voix de leu coach qui les mènera à la victoire. Et l’appui d’un public fairplay venu en nombre, d’abord sceptique puis résolument confiant en leur équipe. En dépit d’un énorme Victor Jorge Neto qui pour lui ,être au four et au moulin a une évidente signification, notre jeune boulanger allait combler bien des brèches. Victor se comportera en véritable leader, joignant le geste à la parole, épaulant ses 2 nouveaux jeunes équipiers quand le besoin s’en faisait sentir, exhortant ses camarades, inlassable, insaisissable, volontaire. Pour n’avoir pas été toujours tendre avec lui, je me dois de reconnaitre qu’il me forcera le respect .Mais il ne pourra éteindre l’incendie qui couvait à lui seul.
Epaulé par Yoann auteur d’une remarquable 1ere mi-temps tout comme Thomas ou Chakib, mais tous 3 allaient nettement baisser de pied en seconde période. Ce dont allaient irrémédiablement profiter nos adversaires par 2 contres meurtriers en s’infiltrant plein axe au sein de notre défense , exemplaire jusque là. Le sympathique Martiniquais Josué s’inclinait par 2 fois. Le pro marseillais à l’accent aussi chantant que ne sont dansantes ses rocambolesques parades avait longtemps retardé l’échéance, mais là même un marabout n’y serait pas parvenu. Nos coachs ayant perdu et leur cheveux et leurs dernières illusions ne pouvaient également que s’incliner. Desperate Igor and Pascal.
Excellent arbitrage de Mr Leveque et ses 2 assesseurs.
On ne va pas s’apitoyer sur les habituels absents, accidentés de la vie ou autres, seuls comptaient les rescapée de notre odyssée. Odyssée qui prend malheureusement une allure de chemin de croix. Dont il faudra bien assumer les conséquences et en tirer des conclusions .
Seul rayon de soleil in The Dark Side of the Moon, les débuts encourageants de nos 2 jeunes Simon et Elouan. D’abord un peu timorés, puis plus entreprenants et peu décidés à laisser leur part de MacDo aux voisins d’en face. Des premiers pas encourageants sur la piste aux étoiles qui auraient ravi David Gilmour. Car nos habituelles étoiles se sont éteintes. Peut-on encore rêver d’une simple éclipse ?
En définitive, on laisse passer une belle occasion de raccrocher aux bons wagons. Mais comme l’écrivait Alfred de Musset : « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux. Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots ». Alors essayons de nous accrocher aux dernières lueurs d’espoirs. Et peut être devrait-on s’inspirer de notre Lamine, venu de si loin pour recueillir en notre pays des motifs d’espérance et des raisons d’y croire en des jours meilleurs.